Il est facile de relever en observant les sorties récentes qu'il est un thème au coeur de l'actualité cinématographique: Broadway. En effet le cocktail puissant du milieu théâtral, des aléas de la vie d'acteur, le tout sur une toile de fond New-Yorkaise semble fasciner les foules, du très acclamé "
Birdman" au récent "The Humbling" (avec Al Pacino et Greta Gerwing, dont la sortie passa totalement inaperçue en France) le sujet déchaîne toujours autant les passions.
L'une des forces de ce décor haut en couleur est de permettre une subtile ambivalence entre tragédie et comédie qui pousse les émotions du spectateur dans un grand huit sans fin. Il serait cependant trompeur de vous laisser croire que "Broadway Therapy" de Peter Bogdanovich est autre chose qu'une comédie feel good.
Ce qui fait l'attrait principal de l'oeuvre, c'est avant tout un casting alléchant qui attise la curiosité et laisse présager de sérieuses contractions abdominales. Que ce soit par Owen Wilson, Rhys Ifans, Jennifer Aniston ou encore l'excellente Kathryn Hahn (qui interprète l'hilarante Jennifer Barkley dans la série à succès "Parks and recreations"), le spectateur est sans cesse bouleversé par des prestations toutes plus drôles les unes que les autres. Toutefois s'il en est une à mettre sur un piédestal c'est bien celle d'Imogen Poots qui nous tient en haleine du début à la fin que ce soit par sa narration sous forme d'interview vérité ou les flash-backs sur ses débuts d'actrice, il est clair que ce rôle ne manquera pas de marquer un tournant dans sa jeune carrière.
Une autre réussite du film, c'est d'exploiter avec brio toutes les potentialités du Vaudeville, le comique de situation étant un formidable réservoir de drôlerie bien qu'il ne soit pas avare en dialogues savoureux. Le tout est si bien dosé qu'on méprendrait presque "Broadway Therapy" pour le dernier
Woody Allen ! C'est vous dire si on est en présence d'un grand cru de la comédie américaine.
Enfin, il se peut que le caméo final ne soit pas du goût de tous, mais cette malencontreuse apparition ne doit rien enlever à cette oeuvre qui sans pour autant compter dans l'histoire du cinéma mérite largement le déplacement !